VOYAGES
︎Extraits de reportages
Voyage Voyage Magazine
DE DAKAR À SAINT-LOUIS, SUBLIME SÉNÉGAL
Texte Marie Mersier + Photos Thomas Tissandier
Tout à l’ouest du continent africain, atterrir à Dakar, s’élancer dans la ville et inaugurer le voyage qui nous mènera jusqu’à l’île de Gorée puis un peu plus au nord, vers Saint-Louis et la Langue de Barbarie. Avec l’océan pour horizon, sur les pistes de sable ou au cœur de cités historiques, le Sénégal se vit à la chaleur de son soleil, de ses terres ocre et rouges, des sourires qui s’offrent à chaque instant. Un pays à la beauté solaire où les couleurs surgissent en liberté, où l’audace flotte dans l’air et où la joie se partage instinctivement.
DAKAR EN MOUVEMENT
Le tarmac de l’aéroport Blaise-Diagne, rencontrer notre guide Amadou, échanger quelques rires déjà, puis direction le village des pêcheurs de Yoff. Il est 17 h, l’heure idéale pour assister au retour des pirogues et à la vente des poissons. Sans transition ou presque, nous voici sur le sable, face à la mer, au cœur du rythme d’ici. Quelques kilomètres plus tard, à Dakar, nouveau tête-à-tête avec l’océan. Après avoir posé nos valises à la Villa 126, nos pas nous guident vers une petite plage d’où l’on aperçoit l’île de Ngor. Pendant un instant, je suis restée sans voix, pour réaliser. Dans les yeux, cette lumière voilée de fin de journée et la sensation d’un élan qui porte, qui pousse en avant. Comme si sur la presqu’île du Cap-Vert, point de départ de nos aventures, tout et tout le monde nous tendaient les bras.
Le tarmac de l’aéroport Blaise-Diagne, rencontrer notre guide Amadou, échanger quelques rires déjà, puis direction le village des pêcheurs de Yoff. Il est 17 h, l’heure idéale pour assister au retour des pirogues et à la vente des poissons. Sans transition ou presque, nous voici sur le sable, face à la mer, au cœur du rythme d’ici. Quelques kilomètres plus tard, à Dakar, nouveau tête-à-tête avec l’océan. Après avoir posé nos valises à la Villa 126, nos pas nous guident vers une petite plage d’où l’on aperçoit l’île de Ngor. Pendant un instant, je suis restée sans voix, pour réaliser. Dans les yeux, cette lumière voilée de fin de journée et la sensation d’un élan qui porte, qui pousse en avant. Comme si sur la presqu’île du Cap-Vert, point de départ de nos aventures, tout et tout le monde nous tendaient les bras.
Avant de m’envoler pour la capitale du Sénégal, j’avais presque une esquisse d’elle. Sa nouvelle vague artistique, sa biennale et ses galeries, sa mode, ses marchés, son littoral, son côté parfois insaisissable. Sa densité et ses embouteillages aussi. Et seulement 24 heures pour l’appréhender, juste après la fête de Tabaski, synonyme de « plein de lieux fermés », « demain peut-être », mais également d’une circulation fluide comme jamais. Un cadeau, pour rouler de la pointe des Almadies au quartier du Plateau, passer par la Corniche, faire des détours parce que « vraiment, j’aimerais bien rejoindre le phare des Mamelles pour voir la ville de tout là-haut ». En une journée et quelques improvisations, on a découvert un Dakar arty, archi et sportif
REGARDS ARCHIS
Qui dit ville de contrastes et de métamorphoses, dit paysage urbain captivant et merveilles d’architecture. Aperçue de loin, la maison Senghor qui illustre le parallélisme asymétrique, un concept intellectuel inventé par l’ancien président-poète qu’il appliqua à sa demeure, devenue aujourd’hui musée. Vus de plus près : les courbes et reliefs des amphithéâtres de l’UCAD, conçus par Henri Chomette dans les années 70. Et, en conclusion, de vous conseiller une balade architecturale à travers Dakar, en compagnie de Carole Diop. @carolediop
Qui dit ville de contrastes et de métamorphoses, dit paysage urbain captivant et merveilles d’architecture. Aperçue de loin, la maison Senghor qui illustre le parallélisme asymétrique, un concept intellectuel inventé par l’ancien président-poète qu’il appliqua à sa demeure, devenue aujourd’hui musée. Vus de plus près : les courbes et reliefs des amphithéâtres de l’UCAD, conçus par Henri Chomette dans les années 70. Et, en conclusion, de vous conseiller une balade architecturale à travers Dakar, en compagnie de Carole Diop. @carolediop
AGENCE TRAMES
Sur quatre étages d’un hangar brut, Trames propose des expositions, des résidences d’artistes ou activités pour la jeunesse. Ces évènements tissent un dialogue dynamique entre art, ville et public(s), faisant de ce lieu un acteur essentiel de la vie culturelle dakaroise. Chance d’avoir vu, lors de notre passage, les images prises pendant quatre ans à travers le Sénégal du photographe Malick Bodian, puis de rejoindre le rooftop qui surplombe la place de l’Indépendance. @espacetrames
Sur quatre étages d’un hangar brut, Trames propose des expositions, des résidences d’artistes ou activités pour la jeunesse. Ces évènements tissent un dialogue dynamique entre art, ville et public(s), faisant de ce lieu un acteur essentiel de la vie culturelle dakaroise. Chance d’avoir vu, lors de notre passage, les images prises pendant quatre ans à travers le Sénégal du photographe Malick Bodian, puis de rejoindre le rooftop qui surplombe la place de l’Indépendance. @espacetrames
Samedi matin. Cap vers la gare maritime pour rejoindre la chaloupe qui tous les jours fait le va-et-vient entre Dakar et l’île de Gorée. En 25 minutes de traversée, l’effervescence de la ville s’éclipse pour ouvrir un temps de pause, où les émotions s’entremêlent, entre chamboulement et étrange quiétude. La mémoire de l’île conserve des siècles de commerce d’esclaves, dont les symboles sont la Maison des Esclaves et sa porte du « voyage sans retour ».
Son présent distille une douceur de vie tel un flottement, sans voiture, sans bruits presque, à part celui des enfants qui jouent, du vent dans les bougainvilliers et des vagues au loin. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, l’île de Gorée ne se visite pas, elle se ressent. Le mieux pour cela est d’y dormir et de la redécouvrir au réveil, en s’échappant dans ses ruelles de sable, où les façades des maisons aux volets turquoise alternent du rouge terracotta au jaune safran.
Son présent distille une douceur de vie tel un flottement, sans voiture, sans bruits presque, à part celui des enfants qui jouent, du vent dans les bougainvilliers et des vagues au loin. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, l’île de Gorée ne se visite pas, elle se ressent. Le mieux pour cela est d’y dormir et de la redécouvrir au réveil, en s’échappant dans ses ruelles de sable, où les façades des maisons aux volets turquoise alternent du rouge terracotta au jaune safran.
ASAO & KEUR KHADIJA, UN ANCRAGE DURABLE À GORÉE
Une bâtisse rose chaud, un écrin de verdure et d’art, juste quelques chambres pour l’intimité : la maison d’hôtes ASAO a la sérénité des lieux qui vivent au soleil, et ce charme du « vous êtes ici chez vous ». Amy Sow nous raconte l’histoire de cette adresse pas comme les autres, qui incarne l’engagement de Valérie Schlumberger, la fondatrice de l’ASAO (Association pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest) et de sa fille Ondine Saglio.
L’association soutient des projets locaux et deux ateliers de broderies qui forment les femmes et leur permettent de subvenir à leurs besoins, tandis que la maison d’hôtes finance en partie la maison des enfants « Keur Khadija », où tous les enfants de l’île de Gorée peuvent venir après l’école pour jouer, faire des ateliers manuels ou du soutien scolaire. C’est là que l’on se dirige. Rendez-vous avec Mareme Fall et son thiéboudienne divin.
Une bâtisse rose chaud, un écrin de verdure et d’art, juste quelques chambres pour l’intimité : la maison d’hôtes ASAO a la sérénité des lieux qui vivent au soleil, et ce charme du « vous êtes ici chez vous ». Amy Sow nous raconte l’histoire de cette adresse pas comme les autres, qui incarne l’engagement de Valérie Schlumberger, la fondatrice de l’ASAO (Association pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest) et de sa fille Ondine Saglio.
L’association soutient des projets locaux et deux ateliers de broderies qui forment les femmes et leur permettent de subvenir à leurs besoins, tandis que la maison d’hôtes finance en partie la maison des enfants « Keur Khadija », où tous les enfants de l’île de Gorée peuvent venir après l’école pour jouer, faire des ateliers manuels ou du soutien scolaire. C’est là que l’on se dirige. Rendez-vous avec Mareme Fall et son thiéboudienne divin.
SAINT-LOUIS, ENTRE DEUX TEMPS
Autrefois on l’appelait la Venise africaine. D’un côté l’océan Atlantique, de l’autre le fleuve Sénégal et, un peu plus au nord, la frontière avec la Mauritanie. Aux confins du Sahara et posée au milieu de l’eau, Saint-Louis – qui fut la première capitale de l’Afrique-Occidentale française – est une destination à l’aura singulière. Depuis le continent, on rejoint l’île de Saint-Louis-du-Sénégal en traversant le pont Faidherbe. Au cœur du quartier de Sindoné (au sud), nous découvrons notre maison d’hôtes : Au fil du Fleuve.
Dans les rues, premières visions des bâtisses coloniales de l’ancien comptoir français. Teintes ocre et sableuses, comme lavées par le temps et le sel et, en levant les yeux, tout un mur habillé de toile de jute, de miroirs et de roues de bicyclettes. C’est l’œuvre Un souffle de Plus, de l’artiste Bassirou Fall. Instantanément, l’on comprend que l’ampleur de Saint-Louis va bien au-delà de son allure surannée. Si ses murs contiennent tant d’histoire et méritent un regard très conscient du passé, ils sont aussi, lorsque l’on pousse leurs portes, les repaires de souffles artistiques et culturels qui ouvrent les horizons de la ville. Pour cela, ce sont nos rencontres qui ont guidé nos pas.
Autrefois on l’appelait la Venise africaine. D’un côté l’océan Atlantique, de l’autre le fleuve Sénégal et, un peu plus au nord, la frontière avec la Mauritanie. Aux confins du Sahara et posée au milieu de l’eau, Saint-Louis – qui fut la première capitale de l’Afrique-Occidentale française – est une destination à l’aura singulière. Depuis le continent, on rejoint l’île de Saint-Louis-du-Sénégal en traversant le pont Faidherbe. Au cœur du quartier de Sindoné (au sud), nous découvrons notre maison d’hôtes : Au fil du Fleuve.
Dans les rues, premières visions des bâtisses coloniales de l’ancien comptoir français. Teintes ocre et sableuses, comme lavées par le temps et le sel et, en levant les yeux, tout un mur habillé de toile de jute, de miroirs et de roues de bicyclettes. C’est l’œuvre Un souffle de Plus, de l’artiste Bassirou Fall. Instantanément, l’on comprend que l’ampleur de Saint-Louis va bien au-delà de son allure surannée. Si ses murs contiennent tant d’histoire et méritent un regard très conscient du passé, ils sont aussi, lorsque l’on pousse leurs portes, les repaires de souffles artistiques et culturels qui ouvrent les horizons de la ville. Pour cela, ce sont nos rencontres qui ont guidé nos pas.
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EXPLORER LE DELTA DU FLEUVE ROUGE
Texte Marie Mersier + Photos Joann Pai
S’envoler pour le Vietnam. Des montagnes du nord au delta du Mékong, le pays s’étire en longueur, allant jusqu’à évoquer la forme d’un dragon, créature symbolique de la mythologie vietnamienne. Mouvements historiques, culture fascinante, paysages légendaires, le Vietnam éveille l’imaginaire. Impatience de le rencontrer en vrai. Notre intuition nous emmène vers le nord, autour de Hanoï, la « ville au-delà du fleuve ». De là, notre périple se fera entre terre et eau. Une terre fertile, une eau qui baigne les rizières, change de teinte au fil de notre chemin dans le delta du fleuve Rouge, et donne naissance à des horizons surréalistes.
LOTTE HOTEL HANOI
Poser ses valises à quelques minutes en voiture du frémissant « old quarter » et découvrir Hanoï depuis le ciel. Un building de 267 mètres, 318 chambres dont 97
« club rooms » et suites, le Lotte Hotel Hanoi joue dans la cour des grands. Si l’on peut craindre l’envergure de ce genre d’adresses, ici, on se sent dans une bulle. Décoration soignée, vue à couper le souffle depuis nos chambres du 57e étage, petits-déjeuners pharaoniques. Le matin, on embrasse du regard l’horizon. Le soir, on jette un œil au ballet lumineux des voitures, avant de fermer les rideaux des baies vitrées pour plonger dans un calme feutré.
Poser ses valises à quelques minutes en voiture du frémissant « old quarter » et découvrir Hanoï depuis le ciel. Un building de 267 mètres, 318 chambres dont 97
« club rooms » et suites, le Lotte Hotel Hanoi joue dans la cour des grands. Si l’on peut craindre l’envergure de ce genre d’adresses, ici, on se sent dans une bulle. Décoration soignée, vue à couper le souffle depuis nos chambres du 57e étage, petits-déjeuners pharaoniques. Le matin, on embrasse du regard l’horizon. Le soir, on jette un œil au ballet lumineux des voitures, avant de fermer les rideaux des baies vitrées pour plonger dans un calme feutré.
BÁNH CUÔN GIA TRUYÊN THANH VÂN
Premier déjeuner. La street food à portée de mains et une envie en tête : bánh cuốn. Soit des crêpes à base de farine de riz, garnies d’une farce de porc haché et champignons noirs, généreusement recouvertes d’échalotes frites et de coriandre. Le tout trempé par nos baguettes et nos soins dans du nuoc- mâm. Cette adresse, trouvée au hasard de nos pas, était parfaite. Les saveurs fraîches et vivifiantes.
Premier déjeuner. La street food à portée de mains et une envie en tête : bánh cuốn. Soit des crêpes à base de farine de riz, garnies d’une farce de porc haché et champignons noirs, généreusement recouvertes d’échalotes frites et de coriandre. Le tout trempé par nos baguettes et nos soins dans du nuoc- mâm. Cette adresse, trouvée au hasard de nos pas, était parfaite. Les saveurs fraîches et vivifiantes.
LAMAI GARDEN
À l’écart du centre, Lamai Garden se dévoile derrière un jardin, tel un havre de paix et de créativité. Depuis une poignée de mois, le chef Tran Hieu Trung y partage sa vision de la cuisine vietnamienne lors de dîners de 22 couverts. Ni traditionnelle ni moderne, mais quelque part entre les deux. Et cette partition très personnelle est d’une rare poésie. Incontournable phở au bœuf réinterprété en raviolis, pastèque marinée au vinaigre et à la mélisse, variations de tomates du potager, étonnant riz « Séng Cù Muong » et pigeon... Si au premier regard l’élégance des plats évoque des influences nipponnes ou françaises, en bouche la rencontre des goûts et des textures révèle instantanément toute la richesse de la culture et des saveurs vietnamiennes.
À l’écart du centre, Lamai Garden se dévoile derrière un jardin, tel un havre de paix et de créativité. Depuis une poignée de mois, le chef Tran Hieu Trung y partage sa vision de la cuisine vietnamienne lors de dîners de 22 couverts. Ni traditionnelle ni moderne, mais quelque part entre les deux. Et cette partition très personnelle est d’une rare poésie. Incontournable phở au bœuf réinterprété en raviolis, pastèque marinée au vinaigre et à la mélisse, variations de tomates du potager, étonnant riz « Séng Cù Muong » et pigeon... Si au premier regard l’élégance des plats évoque des influences nipponnes ou françaises, en bouche la rencontre des goûts et des textures révèle instantanément toute la richesse de la culture et des saveurs vietnamiennes.
La crème de la crème de la street food avec Quang Dũng de Chapter.
Samedi soir, fin de dîner. Quang Dũng nous demande si l’on veut goûter la meilleure soupe phở de notre vie. Évidemment, on dit oui. À Hanoï, la cuisine de rue est un symbole. Partout, absolument partout, il est possible de manger sur le trottoir et sur le pouce. Pour se frayer un chemin dans cette jungle culinaire, rien de mieux que d’être guidé par des locaux. Avec un chef ? Le rêve ! Quant à la soupe phở, c’est un emblème de la cuisine vietnamienne et un plat qui se déguste dès le matin. Un taxi et quelques kilomètres plus tard, car l’adresse n’est pas dans le centre, nous voici dans le vif du sujet devant l’agitation matinale de Phở bò Hồ Lợi. Le chef commande pour nous le phở tái lan au bœuf sauté, et le phở sot vang au bœuf braisé. Bouillon si savoureux, ciboule et herbes fraîches à foison, viande exquise, beignets banh quay à imbiber dans le bol, citron vert et sauce chili. On confirme, c’était vraiment la meilleure. De retour dans le centre, le hasard nous conduit dans une allée enfumée avec une foule qui s’empresse autour de tables en plastique bleu. Quang Dũng est tombé nez à nez avec son adresse préférée de bún chả. Difficile de résister. Composé de vermicelles de riz blanc, de boulettes de porc haché et de fines lamelles de poitrine de porc grillées au charbon de bois, le bún chả se déguste accompagné de feuilles de menthe et de shiso. L’ensemble se mélange et se trempe dans un bol de sauce nuoc mam aigre douce, parfumée avec des tranches de carottes et de papaye verte marinées au vinaigre. Incroyable. On en a parlé pendant tout le voyage. Puis, cap vers Kem Caramen pour goûter à la fameuse crème caramel. Prix plus que modique, goût de folie !
Samedi soir, fin de dîner. Quang Dũng nous demande si l’on veut goûter la meilleure soupe phở de notre vie. Évidemment, on dit oui. À Hanoï, la cuisine de rue est un symbole. Partout, absolument partout, il est possible de manger sur le trottoir et sur le pouce. Pour se frayer un chemin dans cette jungle culinaire, rien de mieux que d’être guidé par des locaux. Avec un chef ? Le rêve ! Quant à la soupe phở, c’est un emblème de la cuisine vietnamienne et un plat qui se déguste dès le matin. Un taxi et quelques kilomètres plus tard, car l’adresse n’est pas dans le centre, nous voici dans le vif du sujet devant l’agitation matinale de Phở bò Hồ Lợi. Le chef commande pour nous le phở tái lan au bœuf sauté, et le phở sot vang au bœuf braisé. Bouillon si savoureux, ciboule et herbes fraîches à foison, viande exquise, beignets banh quay à imbiber dans le bol, citron vert et sauce chili. On confirme, c’était vraiment la meilleure. De retour dans le centre, le hasard nous conduit dans une allée enfumée avec une foule qui s’empresse autour de tables en plastique bleu. Quang Dũng est tombé nez à nez avec son adresse préférée de bún chả. Difficile de résister. Composé de vermicelles de riz blanc, de boulettes de porc haché et de fines lamelles de poitrine de porc grillées au charbon de bois, le bún chả se déguste accompagné de feuilles de menthe et de shiso. L’ensemble se mélange et se trempe dans un bol de sauce nuoc mam aigre douce, parfumée avec des tranches de carottes et de papaye verte marinées au vinaigre. Incroyable. On en a parlé pendant tout le voyage. Puis, cap vers Kem Caramen pour goûter à la fameuse crème caramel. Prix plus que modique, goût de folie !
S’évader vers Mai Chau
Il est l’heure de prendre la route vers le sud-ouest de Hanoï. Destination la vallée
de Mai Chau et la province de Hòa Bình. Petit à petit, l’effervescence de la ville laisse place à un nouvel espace-temps. 135 km à parcourir, 4 heures en bus ou minivan pour un changement radical de décor. Celui du vert des rizières, des montagnes habillées d’une faune luxuriante, des nuages vaporeux qui s’accrochent aux sommets et des maisons sur pilotis des villages de Thaïs Blancs, l’une des ethnies vivant dans la région. Encore préservée du tourisme de masse, la vallée de Mai Chau est une bouffée d’air frais, de nature généreuse et de sincérité. On la découvre à vélo ou à pied, lorsque les fleurs dévoilent leurs couleurs de printemps. Ce sont elles, des lantanas d’un jaune orangé explosant, qui nous accueillent à 450 mètres d’altitude au Avana Retreat, point de départ de notre immersion végétale.
Il est l’heure de prendre la route vers le sud-ouest de Hanoï. Destination la vallée
de Mai Chau et la province de Hòa Bình. Petit à petit, l’effervescence de la ville laisse place à un nouvel espace-temps. 135 km à parcourir, 4 heures en bus ou minivan pour un changement radical de décor. Celui du vert des rizières, des montagnes habillées d’une faune luxuriante, des nuages vaporeux qui s’accrochent aux sommets et des maisons sur pilotis des villages de Thaïs Blancs, l’une des ethnies vivant dans la région. Encore préservée du tourisme de masse, la vallée de Mai Chau est une bouffée d’air frais, de nature généreuse et de sincérité. On la découvre à vélo ou à pied, lorsque les fleurs dévoilent leurs couleurs de printemps. Ce sont elles, des lantanas d’un jaune orangé explosant, qui nous accueillent à 450 mètres d’altitude au Avana Retreat, point de départ de notre immersion végétale.
TAM COC GARDEN
Écho de nos explorations du jour, Tam Coc Garden est une oasis de verdure nichée au cœur des rizières. La philosophie du lieu ? Incarner un tourisme respectueux et inspiré du mode de vie ancestral des villageois du delta du fleuve Rouge. Sublime et luxuriant, le jardin tonkinois transporte dans un autre monde. Tout ici éveille les sens : les couleurs des fleurs, les parfums de la cuisine, la piscine dans laquelle se reflètent les courbes du paysage, le charme raffiné des chambres, les sons de la nature à la nuit tombée, s’endormir après un soin au spa, se réveil- ler sous la moustiquaire. Une merveille d’hospitalité et de douceur de vivre.
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City Guide
Milk Décoration
Milk Décoration
Le meilleur moment pour boucler vos valises? Lorsque les Rencontres de la photographie se déploient, mais que la foule de la semaine d’ouverture s’est dissipée, tandis que la lumière glisse du plein été aux prémices de l’automne. En route vers le nouvel art d’Arles!
Texte : Marie Mersier - Photos : Hervé Goluza
D’un côté Nîmes, de l’autre Marseille, entre les Alpilles et la Camargue, des trésors antiques et une douceur de vivre provençale... Arles tel un intermède évident, qui, depuis toujours, semble dessiner les contours de son visage en embrassant la voie de l’art. Aujourd’hui, le cœur de cette ville aux allures de village bat d’une énergie inouïe, grâce à l’utopie bien réelle de la mécène Maja Hoffmann (à l’origine, entre autres, de la Fondation Luma), ainsi qu’aux multiples initiatives personnelles et projets collectifs. Des ricochets créatifs, qui d’hôtels en tables, de galeries en échoppes, font d’Arles une destination à la personnalité affirmée, à la fois élégante, singulière et radieuse.
Le Voltaire
Preuve que la ville ne tourne pas en rond, ce bâtiment bien carré et moderniste abrite le nouveau repaire arlésien. Un rez-de-chaussée bercé d’ondes trendy et cosy, des chambres en camaïeux de terracotta et vert vitaminé, des micro-terrasses au look vintage : conçu par le collectif Bazar et Cie, le Voltaire fait voler les codes du coin et les papilles de ceux qui s’attablent du midi au soir. La cuisine de Tamir Nahmias et Or Michaeli vogue de la Camargue au Moyen-Orient et parfume votre journée.
Ancien couvent devenu écrin opalin, la galerie d’Anne Carpentier évolue au gré des saisons et des conversations esthétiques qu’elle met en scène. Les formes, les couleurs s’y mêlent avec grâce dans des expositions thématiques où l’on croise objets contemporains, trésors vintage ou clins d’œil antiques, artistes connus et confi- dentiels. Du 1er juillet au 22 septembre : Kalou Dubus et Fred Lebain. 12, rue de la Rotonde, lamarchandedes4saisons.com. Comme un prolongement, la maison d’hôtes d’Anne, Vaste Horizon, incarne un lieu hors du temps entre art et quiétude.
L’Arlatan
Un hôtel tel une œuvre de 4000 m2, voici le pari fou initié par Maja Hoffmann. Totale carte blanche a été donnée à l’artiste Jorge Pardo, qui a créé un néo-palais multicolore où les murs et plafonds ancestraux se marient à d’incroyables sols en mosaïque et panneaux peints et sculptés. Quelque part entre le Yucatán et la Camargue, on dort dans cette hacienda arlésienne avec une joyeuse can- deur, après avoir goûté la cuisine fraîche et solaire du restaurant.
Moustique
Sylvie et Brigitte ont compilé une sélection d’objets et d’éditions exclusives, qui, avec goût et malice, revisitent l’âme et l’esprit d’Arles (lampes en Sagne, céramiques illustrées d’insectes dessinés par Roxane Lagache, maroquinerie de Bandit manchot...)
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